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(J3) 18.05.13 Premier jour de congrès

Publié le

Le jetlag est encore présent mais nous commençons gentiment à nous aclimater à l'autre côté du monde.

Le matin nous partons donc pour assister à l'assemblé des étudiants. Nous sommes à peine quelques dizaines de futurs professionnels de la santé à assister à cette conférence.

Depuis 2007, l'assemblée des étudiants en soins infirmiers a intégré le congrès international des infirmiers-ères, dans lequel 87 pays sont représentés cette année. Le but étant de se faire entendre en tant que futurs professionnels et de permettre aux étudiants de se familiariser avec les principales questions à l'ordre du jour de notre profession. L'assemblée a été, entre autre, présidée par les étudiants de l'Australian College of Nursing. Le thème majoritaire des débats, durant cette matinée, portait sur "l'infirmière sociotechnique", ce qui veut dire l'informatisation des savoirs et des données utilisables quotidiennement.

Après l'accueil par Jane Bary, Carmen Morgan, la présidente du CII, introduit la journée par la proposition de réfléchir autour de nos propres engagements dans le leadership. Elle relève, aussi, la problématique de la moyenne d'âge élevée dans la population des infirmiers-ères actives, surtout dans les zones rurales. Le but serait donc "d'ajeunir" la population infirmière, surtout au niveau rural.

Elyse Taylor, étudiante de dernière année, présente ensuite son travail sur l'utilisation du smartphone sur le lieu de travail. L'utilisation de Google serait, selon elle, le moyen d'inclure la technologie mobile dans sa pratique pour vérifier rapidement certaines données comme par exemple les interactions médicamenteuses. D'après son étude, 73% des australiens utiliseraient leur téléphone portable sur leur lieu de travail. D'autres recherches indiquent que 71% des infirmiers-ères/ étudiants en nursing (2012) utiliseraient leur smartphone pour différents travaux, 66% l'utilisent à l'université (section nursing) et 85% désirent la création d'une base de données tangibles. Elle relève le problème principal de Google. En effet, celui-ci n'est pas fiable car les informations ne sont pas contrôlées. De plus, n'importe qui à la possibilité de payer pour se trouver en première position dans les résultats de recherches. Il y a donc un besoin d'exactitude et d'Evidence Based Practice. Des portails de données cliniques sont déjà existants sur certains intranet d'établissements de soins.

Malgré cela, l'utilisation du smartphone au travail à des fins de meilleure prise en charge du patient reste difficile. En effet, cet outil est mal vu et n'a pas réussi à gagner une place positive et montrer ses preuves. Les rétisences des hiérarchies seraient dues au potentiel risque qui pourrait être la dépendance des professionnels à cet outils, la non-volonté de se former post-diplôme et donc, de se reposer sur cet outil. De plus, le risque infectieux devrait être travaillé et analysé (création de lingettes désinfectantes,...). D'après Elyse, l'utilisation du smartphone et des bases de données est une économie de temps et d'argent. La rapidité de la vérifications des données cliniques, grâce à un outils de poche, nous permettrait de passer d'autant plus de temps avec les patients. Un débat a suivi la présentation, concernant la limite entre la vie privée et professionnelle liée à l'utilisation du smartphone au travail. Cette proposition est assez bien vue par l'assemblée, la majorité, possédant un smartphone, pense qu'il s'agit d'un outil supplémentaire pour une prise en charge optimale du patient, devant en aucun cas être négligé et biaiser la formation et la relation au patient.

Suite à cela, Evan Casella, étudiant, fait une présentation sur l'utilisation des réseaux sociaux dans les soins infirmiers, relevant que les tâches individuelles empêchent la productivité. Ceci permettrait l'évaluation (l'envoi de la photo d'une plaie par le patient au lieu de se présenter sur le lieu de soins directement), le diagnostic, la planification (comme le partage d'informations), la mise en œuvre (comme l'envoi d'un rappel de la prise de traitement au patient) et l'hétéro-évaluation (quel est l'avis du patient sur le soin?). Evan propose donc d'améliorer la qualité des soins en étendant les réseaux sociaux dans les soins en reliant l'infirmière au patient. Ceci semble intéressant même si, selon le débat qui a suivi, un travail important sur la confidentialité et la non-négligence de notre travail pratique devrait être fourni.

Laurie Bickhoff a ensuite présenté un fabuleux travail, nous rappelant l'importance de la réflexion autour des réseaux sociaux et de ce que nous pouvons dire ou non des patients. Des directives doivent être posées et respectées, sans cela, les conséquences peuvent aller loin... Il faut donc pratiquer l'auto-régulation et réfléchir à l'impact de ce que nous écrivons/ publions dans les réseaux sociaux. Il y a des risques même si vous écrivez un texte sans le nom, sans la photo et sans le visage du patient... La question à se poser c'est, par exemple: Désireriez-vous découvrir de telles informations sur votre grand-père en photo sur Facebook, venant de la part de l'infimière qui la prend en charge? Certains professionnels se sont même fait renvoyer alors qu'ils avaient publié des photos d'une salle de soins ensanglantée, sans patients, juste car la direction avait reconnu qu'il s'agissait de leur établissement... La conclusion de la présentation était : Faite une pause avant de publier et réfléchissez !

La dernière conférence de la journée portait sur "Comment augmenter la population infirmière dans les régions rurales?" Les explications indiquaient que la création de mini-campus en soins infirmiers (20 élèves) ou l'ouverture d'études à distance semble être une solution adéquate. Même si ce problème est surtout présent dans les grands pays comme l'Australie ou les USA, il pourrait être intéressant de réfléchir à l'application de ces propositions en Suisse. Ceci afin de s'inspirer de l'ouverture d'esprit, de la confiance dans la formation et de réfléchir à la création "d'études à la maison" et à la pertinence des "cours obligatoires" à un niveau universitaire HES.

L'assemblée finie nous repartons à la découverte de la ville et ses alentours. Aujourd'hui nous prenons la direction du sud de la ville vers l'océan. Depuis l'endroit du congrès, nous descendons par la Clarendon Street jusqu'à Albert Park et nous contournons son lac.

De là, nous traversons un immense quartier fantôme, des centaines de petites maisons sans voir un seul habitant ...endroit mystère pour nous... pour enfin arriver vers l'océan. Même si quelques nuages sont au rendez-vous et que le temps ne permet pas de prendre des couleurs, la vue est magnifique. L'océan à perte de vue, plage de sable, palmiers, voiliers, paquebots, ... Le dépaysement est total. Emerveillées par ce paysage, nous longeons la côte sur la plage, les pieds presque baignés par les vagues.

Arrivée au quartier de St Kilda (sud de Melbourne), nous remontons vers le nord par une rue marchande, la Chapel street, authentique par ses multiples petits magasins. Nous faisons alors une courte pause dans un bar pour manger.

Le soir approchant et les rues étant longues, nous décidons de prendre le tram pour revenir au Convention and Exhibition Centre. Ce soir s'est la cérémonie d'ouverture et le programme est chargé. La cérémonie commence par un discours de bienvenue, suivi par une parade des associations membres du CII et des représentants officiels. La soirée se poursuit par de multiples discours et remises de prix. Ces différentes interventions sont entrecoupées par une femme aborigène, chanteuse d'opéra, et le chant de l'hymne nationale australienne.

Le soir, nous rentrons à l'hôtel. Au programme: repos... les premières conférences nous attendent dès le lendemain...

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